CHAPITRE II.
Pour retourner donc au lieu où j’ay fait la digression, lors de la mort du roy François second, auquel succéda Charles neufiesme son frère, par ce nouveau changement en tout le royaume, la maison de Guise particulièrement avoit occasion de porter beaucoup de dueil, parce que leurs ennemis se rehaussoient et fortifioient de tous costez, pour voir leur appuy au roy de Navarre, ce leur sembloit, et le prince de Condé eschappé du péril et hazard qu’il avoit couru, par la pleine liberté en laquelle il fut remis ; et dès-lors le roy de Navarre et luy furent tous jours fort bien suivis : qui sont mutations que l’on voit presque ordinairement naistre au changement des roys.
Toutesfois, la Reyne, mère du Roy, pour obvier aux inconveniens qui pouvoient arriver, comme nous avons dict, avoit moyenne quelque reconciliation entr’eux et ceux de Guise, et avoit mis en crédit le roy de Na-