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LIVRE TROISIESME


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CHAPITRE PREMIER.


Marie Stuart, reyne d’Escosse, douairiere de France, conseillée de se retirer en Escosse. Son embarquement à Calais. Son arrivée. Retour des seigneurs qui l’avoient accompagnée. Compliment de la reyne Elizabeth d’Angleterre à cette Reyne. Sujet de la jalousie survenue entre ces deux Reynes. Eloge d’Elizabeth, reyne d’Angleterre ; douceur de son regne. Sa bonté et son action au soulagement de ses sujets : elle ne vend point les charges et n’emprunte point. Son apologie contre ceux qui l’ont crue encline à l’amour. L’autheur la propose pour exemple aux reynes à venir. Ledict autheur employé pour son mariage avec le duc d’Anjou. Defense faicte en Angleterre, sur peine de crime de leze-majesté, de parler de successeur à la couronne après cette Reyne.


Après la mort du roy François II, la Cour et tout le royaume changerent de face, et les affaires prirent un nouveau ply. Premierement, Marie Stuart veufve du feu Roy, et reyne d’Escosse, qui estoit lors en la fleur de sa beauté, et de l’aage de dix-huict ans, sentoit bien de quelle consequence luy estoit la perte du Roy son seigneur et mary, ayant esté amenée jeune hors de son royaume, lequel estoit en la puissance de ses sujets et de la reyne d’Angleterre, plustost que de la sienne. Après avoir mis quelque relasche à son ennuy,