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DISSERTATIONS

Chilpericus… Toronis venit, ibique et dies sanctos Paschæ tenuit. Eguinart témoigne que Pépin observa les mêmes cérémonies aux festes de Pasques et de Noël dans tout le cours de sa vie, ce qui fut continué par ses successeurs. Le même auteur écrit que Charlemagne avoit coutume de parètre dans ces grandes festes revêtu d’habits de drap d’or, de brodequins brodez de perles, et des autres vétemens royaux, avec la couronne sur la teste : In festivitatibus veste auro textâ, et calciamentis gemmatis, et fibulâ aureâ sagum astringente, diademate quoque ex anre, et gemmis ornatus incedebat[1]. Thegan fait la même remarque de Louys le Débonnaire : Nunquam aureo resplenduit indumento, nisi tantùm in summis festivitatibus, sicut patres ejus solebant agere. Nihil illis diebus se induit præter camisiam, et feminalia nisi cum aure texta, lembo aureo, baltheo præcinctus, et ense aure fulgente, ocreas aureas, et chlamydem auro textam, et coronam auream auro fulgentem in capite gestans, et baculum aureim in manu tenens[2]. Je crois que ces deux empereurs françois voulurent imiter en cela ceux de Constantinople, qui avoient coutume de se trouver dans les églises aux grandes festes de l’année, revêtus de leurs habits impériaux, et avec la couronne sur la teste, ce que Theophanes[3] nous apprend en la vie du grand Justinian. Du moins il est constant que Charles le Chauve fils de Louys le Débonnaire, affecta particulièrement de les imiter, ainsi que les annales de Fulde rapportent : Karolus, rex de Italiâ

  1. Eguinardi Annal. A. 750. et seq. Id. in Carolo M. p. 102.
  2. Thegan. c. 19. Annal. Met. A. 837.
  3. Theophan. p. 148, 196. Codin. de Off.