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DISSERTATIONS

à la loy Salique[1], qui ordonnent que ces chevaux auront le nom de ceux qui les présentent. Et hoc nobis præcipiendum est, ut quicumque in dono regio caballos detulerint, in unumquemque suum nomen habeant scriptum. Et ce afin qu’on sçût qui estoient ceux qui avoient satisfait à ce devoir et à cette reconnoissance, et ceux qui n’y avoient pas satisfait. Ces présens y sont appeliez royaux, de même qu’en une épître de Frothaire évesque de Thoul[2], qui confirme encore ce que je viens de remarquer, que ces présens se faisoient souvent en chevaux : Nam ad horum itinerum incommoda, quæ vel nunc egimus, vel acturi sumus, seu ad dona regalia quæ ad palatium dirigimus, pené quidquid ex optimis equis habuimus, distribuere compulsi sumus. Nos annales[3] disent que le roy Pépin ayant défait les Saxons, ces peuples s’obligèrent de lui faire présent tous les ans de trois cens chevaux, lorsqu’il tiendroit ses assemblées générales : Et tunc demùm polliciti sunt regis Pipini voluntatem facere, et honores, sive dona, in suo placito præsentandos, id est per annos singulos equos trecentos ; où le terme d’honores mérite une réflexion, nous apprenant que les présens qui se faisoient dans ces occasions, estoient des présens d’honneur et de reconnoissance ; ainsi les annales d’Eguinard portent ces mots[4]. Et singulis annis honoris causa ad generalem conventum equos ccc, pro munero daturos. Ces chevaux, qui se donnoient aux princes par forme de tribut, ou de redevance annuelle, sont appeliez equi canonici, dans le code Theodosien[5].

  1. Capit ad Leg. Sal. §. 13.
  2. Frothar. ep. 21.
  3. Annal. Franc. Met. A. 753, 758.
  4. Annal. Eginh. A. 758.
  5. L. 3. Cod. Th. de Equor. Conlat.