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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

na, nisi quant ipsi sponte dare voluerint. Cela est conforme à ce que Constantin Porphirogenite écrit, que l’empereur Basile son ayeul persuada aux Dalmates de payer aux Sclavons pour acheter la paix d’eux, ce qu’ils avoient coûtume de payer à leurs gouverneurs, et de donner quelque peu de chose à ces mêmes gouverneurs, pour marque de dépendance, et de leur soumission à l’empire[1].

Je ne doute pas encore, que ce n’ait esté à l’exemple de nos roys, que les seigneurs particuliers ont emprunté ces expressions de dons, pour les levées qu’ils ont faites sur leurs sujets, ayant de tout temps cherché des termes doux et plausibles pour déguiser leurs injustes exactions. Un titre de Guillaume le Bâtard[2] : Ut liber sit ah omni consuetudine…, Geldo, Scoto, et auxilio, et dono, et Danegeldo. Le cartulaire de l’église d’Amiens[3] ; In omni territorio communi Nigellæ habent Canonici tres partes terragii, et medietatem doni, et in terrâ Vavassorum niedietatem terragii, et medietatem doni. Il est souvent parlé en ce cartulaire de ce don, d’où le nom est demeuré encore à présent à la levée, qui se fait dans Amiens pour les marchandises qui y entrent par le courant de la rivière. Ce qui justifie que ces dons, qui d’abord n’estoient que gratuits, devinrent à la fin forcez, et passèrent avec le temps pour des impositions ordinaires.

Les présens qui se faisoient aux roys, n’estoient pas toujours en argent, mais en espèces, et souvent en chevaux. Ce que nous apprenons de quelques additions

  1. Constantin Porph. de Adm. Imp. c. 29.
  2. To. 1. Monast. Angl. p. 352.
  3. Tabul. Eccl. Amb. fol. 2, 19, 20, 27.