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EXTRAITS

de la ville de Seyde[1] et une partie du Pays de Tibériade[2] ; il y joignit la montagne d’Aamileh[3] et plusieurs autres endroits sur le bord de la mer ; il leur permit de venir à Damas et d’y acheter des armes. Cette alliance déplut aux Musulmans ; ils étoient indignés de voir les Francs prendre dans une ville Mahométane des armes, que ces infidèles pourroient tourner un jour contre ceux même qui les leur auroient fournies.

Salih-Imad-Eddin résolut de porter la guerre en Égypte ; il assembla ses troupes, qui se joignirent aux Francs. Le Sultan d’Égypte fut averti de ces mouvemens ; il envoya un corps de troupes jusqu’à Acre ; les deux armées se rencontrèrent, mais les Égyptiens corrompirent les soldats musulmans de Damas, qui, suivant leurs conventions secrètes, lâchèrent pied devant l’ennemi et laissèrent aux seuls Francs le soin de soutenir le choc : ceux-ci ne firent qu’une foible résistance ; il y en eut un grand nombre de tués, et le reste fut conduit, chargé de chaînes, au Caire.

  1. Seyde on Sidon, petite ville de la Syrie, sur le bord de la Méditerranée ; elle est à 58 degrés 55 minutes de longitude, et 35 minutes de latitude. Aboulféda.
  2. Tibériade : on a désigné ainsi un canton de la Palestine par le nom de la ville de Tibériade, bâtie sur le penchant d’une montagne et proche le lac de son nom : ce lac a douze milles de long sur six de large ; il est entouré de montagnes. Cette ville étoit fameuse autrefois ; mais Saladin, l’ayant reprise sur les Francs, la fit détruire. Elle doit son nom à l’empereur Tibère. On y trouvoit des fontaines d’eau chaude naturelle qui étoient célèbres pour la guérison de plusieurs maladies. Il n’y a que six milles de Tibériade au puits où Joseph fut mis par ses frères. Aboulféda.
  3. Aamileh, montagne fameuse de la Syrie, qui s’étend vers l’orient et le midi du rivage de la mer jusqu’à Tyr j il y avoit une forteresse sur cette montagne.