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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

requétes, aussi bien que leur pouvoir a esté notablement augmenté, et particulièrement depuis que la vénalité des offices a esté introduite en France.

Quant aux gages des premiers maîtres des requêtes, je les ay observez dans un compte des aydes[1] imposez pour la délivrance du roy Jean, commençant au premier jour d’avril 1368, en ces termes : « Maistre Pierre Bourneseau clerc et maistre des requestes de l’hostel du Roy, lequel icelui seigneur a retenu son cons. et maistre des requestes de son hostel, en lieu de maistre Anceau Chotart, et lui a ottroié le Roy que il ait tel gaiges comme prenoit ledit feu Anceau en son vivant, c’est assavoir six cens francs par an, et iceux gaiges lui a assigné à prenre des deniers des aydes. »

Mais comme les juges embrassent aisément les occasions d’augmenter et d’étendre leur jurisdiction, l’on a esté obligé de temps en temps de limiter et de restraindre celle des maîtres des requêtes. Philippes de Valois, ensuite des états tenus à Nostre Dame des Champs, prés de Paris, fit cette ordonnance, sur ce sujet, le 15 jour de Février l’an 1345. « Comme pluisieurs de nos sujets se soient dolus de ce qu’ils sont travaillez pardevant les maistres de nos requestes, nous ordonnons, que lesdits maistres des requestes de nostre hostel n’aient pouvoir de nul faire adjourner pardevant eux, ne tenir court, ne cognoissance, se ce n’est pour cause d’aucun office donné pour nous, duquel soit debat entre parties, ou que l’en feist aucune demande pure personnelle contre aucun de nostre hostel. Item par tele manière ordonnons

  1. En la Ch. des Comp. de Paris.