Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
EXTRAITS

core en vie. L’on expédia un courrier à Touran-Chah son fils ; Fakreddin l’exhortoit à se rendre au plus tôt en Égypte pour venir prendre possession du trône, et le défendre contre les ennemis qui l’attaquoient.

Malgré toutes les précautions, la nouvelle de la mort du Sultan ne laissa pas de transpirer ; les Français résolurent de profiter d’un événement qui leur étoit si avantageux ; toute leur armée quitta les plaines de Damiette, et vint camper aux environs de Mansoura. Il y eut à la fin du mois de Ramadan une action très-vive entre les deux armées, et un grand nombre de gens de distinction et d’officiers y périrent parmi les Musulmans : les Français après le combat vinrent à Charmesah.

Un mercredi 25e de la lune de Zilhigé, à la pointe du jour, un corps de leurs troupes donna l’alarme dans Mansoura ; le général Fakreddin étoit pour lors au bain ; il monta aussitôt à cheval, mais il fut entouré de tous côtés et percé de coups ; sans les esclaves baharites tout étoit perdu ; ils rallièrent les fuyards et chargèrent les Français avec tant de furie, qu’ils les obligèrent de reculer à leur tour, et d’abandonner la ville.

Dès que Touran-Chah eut appris la mort de son père, il se mit en marche et arriva à Damas dans le mois de Ramadan ; de là il partit pour Mansoura, où il arriva un jeudi 21e de la lune de Zilkadé.

Il se passoit peu de jours qu’il n’y eût quelque action entre les deux armées, et l’on se battoit avec acharnement sur la terre et sur l’eau ; la flotte des Égyptiens attaqua celle des Français sur le Nil : trente-deux de leurs bateaux furent pris ; cette perte les affoiblit, et ils