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d’Estrac, et de son fils Centulle, au comte Raymond de Tolose, dit que le Viguier de Tolose, de l’ordre du comte, monta au principal château, et que là il arbora sa bannière ratione et jure majoris dominii[1] ; puis qu’il y fit préconizer et crier à haute voix le cry de guerre du comte, qui estoit Tolose. Fecit ascendere vexillum, seu banneriam dicti domini comitis Tolesani, et ex parte ipsius ter præconizari, et clamare alta voce signum dicti comitis, scilicet, Tolosam. Un autre de Raymond Pelet seigneur d’Alet de l’an 1217 : Cæterum ad mutationem domini, debetis, vos et hæredes vestri (parlant à Simon comte de Monfort), levare vexillum vestrum in turri mea de Alesto, et signum seu edictum vestrum facere ibi clamare.

Comme il n’estoit pas loisible aux puînez de prendre les armes de la maison qu’avec brisure, de même ils ne pouvoient pas en prendre le cry qu’avec différence ; dautant que par la règle générale receuë universellement, les plaines armes, le nom et le cry de la famille appartenoient à l’aîné, comme je l’ay justifié par quelques articles de nos coutumes : ce qui se pratiquoit ordinairement, en soustrayant, ou ajoutant quelques paroles aux mots qui composoient le cry d’armes. Les exemples s’en peuvent observer en la maison royale de France, dont le cry estoit Montjoye S. Denys ; car les princes de cette famille ont voulu conserver les marques de cette illustre extraction, non seulement dans les armes qu’ils ont portées avec brisure, mais encore dans le cry de Montjoye qu’ils ont retenu, auquel mot ils en ont ajouté d’autres pour différence de celuy du roy de France, chef de la maison. Ainsi

  1. Registre de Tolose, p. 109.