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les troupes qui estoient sous leur conduite, et le plus souvent par le chef même, ou celui qui portoit sa bannière, qui marchoit devant luy, afin de les porter par les crys d’allégresse à la défendre courageusement. La chronique de Bertrand du Guesclin :

..........lors cria gentement
Son enseigne et son cry pour resjouïr sa gent.

Guillaume Guiart, en l’an 1207 :

Li flos des François qui aproche
Les a en criant envahis,
À eus, à eus, il sont trahis,
De toutes parts Montjoie huchent,
À l’assembler tant en trébuchent.

Le roman de Garin :

Crient Montjoie por lor gent esbaudir.

Ailleurs :

Bologne escrie por les siens esbaudir.

Que, s’il arrivoit qu’un chevalier banneret commandât à plusieurs bannières, ou compagnies, comme le plus ancien, ou le plus qualifié, et qu’il fust envoié pour attaquer, ou défendre une place, ou contre des troupes ennemies, alors le cry de ce banneret estoit général pour tous ceux qui estoient sous sa conduite. Froissart en fournit quelques exemples[1].

Comme le principal usage des cris de guerre, estoit de les pousser avec vigueur, et quelque sorte d’allégresse, dans les attaques et dans les occasions, où la bonne fortune sembloit favoriser pour animer davantage les soldats contre leurs ennemis : ainsi, lorsqu’un chef estoit en péril, pour estre vivement attaqué ou environné de tous cotez, et hors de pouvoir de se ti-

  1. Froiss. i. vol. c. 208, 209.