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mandoit aux troupes, si ce n’est que le roy y fust en personne : car alors le cry général estoit celuy du Roy. Ce que nous apprenons de Froissart, écrivant de la bataille de Cocherel[1]. « Quand ceux de France eurent toutes ordonnées leurs batailles à leurs advis, et que chascun sçavoit quelle chose il devoit faire, ils parlèrent entre eux, et regardèrent longuement quel cry pour la journée ils crieroient, et à quelle bannière, ou pennon ils se trairoient. Si furent grand temps sur tel estât que de crier Nostre Dame Auxerre, et de faire le comte d’Auxerre leur souverain pour ce jour : mais le ledit comte ne s’y voulut oncques acorder, ains s’excusa moult généreusement, disant : Messeigneurs, grand mercy de l’honneur que me portez et voulez faire ; mais quant à moy je ne veux point cette charge, car je suis encore trop jeune pour encharger si grand faiz, et tel honneur, car c’est la première journée arrêtée où je fus oncques. C’est pourquoi vous prendrez un autre que moy : icy avez plusieurs bons chevaliers, comme Monseigneur Bertrand du Guesclin, etc. » Et peu après[2] : « si fut ordonné d’un commun accord qu’on crieroit Nostre Dame Guesclin, et qu’on s’ordonneroit cette journée du tout par ledit Messire Bertrand. » » Le même Froissart[3] fait encore cette remarque ailleurs touchant le cry général, en ces termes : « Adonc prirent un cry les Escossois, et me semble que tous dévoient crier, Douglas S. Gilles. » Et au troisième volume : « Là eurent-ils parlement pour sçavoir quel cry ils crieroient ; on voulut prendre le cry Mes-

  1. Froiss. i. vol. c. 162. 2. vol. c. 122.
  2. Froiss. i. vol. c. 122.
  3. 2. vol. c. 10.