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EXTRAITS

furent enveloppés par les Kharesmiens ; la plupart périrent dans cette occasion, excepté un petit nombre qui eut le bonheur de se sauver ; l’on fit huit cents prisonniers, et il resta sur le champ de bataille plus de trente mille morts, tant Chrétiens que Syriens musulmans. Mansour retourna à Damas avec un petit nombre de soldats. Les Kharesmiens firent un butin immense.

La nouvelle d’une victoire aussi complète arriva au Caire le 15 de la lune de Gémaz-il-ewel, l’an de l’hégire 643 [9 octob. 1244]. Nedjm-Eddin, au comble de sa joie, ordonna des réjouissances publiques ; elles furent annoncées au peuple au son des tambours et des trompettes ; la ville, le château du Sultan[1] furent illuminés pendant plusieurs nuits ; les têtes des ennemis qui avoient péri dans le combat furent envoyées au Caire et exposées sur les portes de la ville : les Francs prisonniers arrivèrent en même temps, montés sur des chameaux ; l’on avoit par distinction donné des chevaux aux plus considérables d’entre eux : marchoient ensuite Zahir-ben-Songour, un des généraux Syriens qui avoit été pris, et les autres officiers de l’armée de Syrie ; ils traversèrent la ville en pompe, et furent renfermés dans les prisons.

L’Emir Bibars et l’Émir Abouali eurent ordre du Sultan de mettre le siège devant Ascalon : mais la place étoit trop forte et trop bien défendue pour être prise :

  1. Le château du Sultan : c’est le château du Caire, que le Sultan Saladin fit construire des pierres qu’il tira de la démolition de plusieurs petites pyramides qui étoient proche de l’ancienne Memphis, vis-à-vis le vieux Caire, ou sont encore aujourd’hui quelques grandes pyramides. Les Pachas, gouverneurs de l’Épypte, font leur résidence dans ce château, qui est situé au bas de la montagne de Josef.