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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

parlant de Guillaume le Bâtard : Quem morem convivandi primus successor obstinatè tenuit, tertius omisit. Ce qui est encore témoigné par les historiens anglois, et entre autres par Henry d’Huntindon : Curiæ solennes, et ornatus regii scheniatis ab antiquâ servie descendens prorsus evanuerunt[1]. Mais Henry II[2], son successeur les rétablit, Roger de Hoveden remarquant qu’il se fit couronner jusques à trois fois avec la reyne Eleonor sa femme, et qu’à la troisième fois en une feste de Pasques, l’un et l’autre estant venus à l’offrande, y quittèrent leurs couronnes, et les mirent sur l’autel, voventes Deo, quòd nunquam in vitâ suâ de cætero coronarentur[3]. Ce que j’interprète de ces cours solennelles. Le roy Jean en l’an 1201, celebravit Natale Domini apud Guildenford, ubi multa militibus suis festiva distribuit indumenta. Et au jour de Pasques suivant estant venu à Cantorbery, ibidem die Paschæ cutn reginâ suâ coronam portavit. Mathieu de Westminster dit qu’Henry III célébra pareillement ces festes avec appareil en l’an 1249, à Westminster, ubi cum dapsili valdè conviavio, ut solet, dies transegit Natalitios, cum multitudine uobilium copiosâ[4]. Et, en l’an 1253, il remarque qu’à une feste qu’il tint à Wincestre à Noël, les habitans de cette ville, justa ritum tantæ solennitatis, fecerunt (Regi) xenium nobilissimum[5]. Ce qui sert encore pour justifier qu’en ces occasions les roys recevoient des présens de leurs sujets, et que les habitans des villes où ces festes se solennisoient estoient tenus de contribuer à une partie

  1. Henric. Huntind. l. 8, p. 390.
  2. Rob. de Monte A. 1139. Gesta Steph. Reg.
  3. Math. Paris, p. 53. Rog. Howed. part. 2, p. 491.
  4. Mat. West. A. 1201.
  5. Math. West. A. 1249, 1253.