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variantes

home de ses mains, et que il ne se menoit ne bien ne loialment vers moy, quant il me vouloit desheriter[1]. L’evesque de Chalons me dit, fist le Roy : « Sire, que me ferez-vous[2] du seigneur de Joinville qui tolt[3] à ce povre moinne l’abbaie de Saint-Urbain ? » « Sire evesque, fist le Roy, entre vous avez establi que l’en ne doit oyr nul escommenié en Court laie ; et j’ai veues lettres seelées de trente-deux seaux, que vous estes escommenié : dont je ne vous escouterai jeusques à tant que vous soiés absoulz.» Et ces choses vous moustré-je, pource que il se delivra[4] tout seul par son senz, de ce que il avoit à fère.

L’abbé Geffroy de Saint Urbain, après ce que je li oz faite sa besoingne, si me rendi mal pour bien, et appela contre moy. A nostre saint Roy fist entendant[5] que il estoit en sa garde. Je requis au Roy que il feist savoir la verité, se la garde estoit seue ou moye[6]. « Sire, fist l’abbé, ce ne ferez-vous jà, se Dieu plet ; mèz nous tenez, en plèt ordené entre nous et le seigneur de Joinville[7], que[8] nous amons miex avoir nostre abbaie en vostre garde, que nous à celi qui l’éritage est[9].» Lors me dit

  1. Desheriter : dépouiller.
  2. Que me ferez-vous : quelle justice me ferez-vous.
  3. Tolt : ôte.
  4. V. et ces choses vous desclaray-je, afin que vous voyez tout cler comme il se delivra, etc.
  5. V. Et appella encontre moy à nostre saint Roy, et luy fist entendant.
  6. Seue ou moye : la sienne ou la mienne.
  7. En plèt ordené entre nous et le seigneur de Joinville : en justice réglée, nous et le seigneur de Joinville.
  8. Que : car.
  9. Que nous à celi qui l’éritage est. Il faut peut-être lire : que non pas à celi qui l’éritage est ; c’est-à-dire qu’en la garde de celui à qui appartient la terre dans laquelle l’abbaye est située. — V. mais vous tenez en plaict ordonnée
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