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variantes

tant ès vous[1] mestre Geffroy le clerc la Royne, qui me dit : « ne vous effréez pas ; car il est ainsi avenu.» Et je li diz : « mestre GelFroy, alez dire à la Royne « que le Roy est esveillé, et qu’elle voise[2] vers li « pour li apaisier.» Lendemain le connestable de France et monseigneur Pierre le chamberlanc, et monseigneur Gervaise[3], distrent au Roy que à ce anuit esté[4], que nous oïmes parler de feu ? Et je ne dis mot. Et lors dit le Roy : « Ce soit par mal avanture là où le seneschal est plus celant[5] que je ne sui ; et je vous conterai, dist le Roy, que ce est, que nous deumes estre ennuit touz ars[6].» Et leur conta comment ce fu, et me dit : « Seneschal, je vous comment que vous ne vous couchiez dès or en avant, tant que vous aiés touz les feus de ceans estains, ne mèz que le grant feu[7] qui est en la soute de la nef ; et sachiez que je ne me coucherai jeusques à tant que vous reveignez à moy.» Et ainsi le fiz-je tant comme nous feumes en mer ; et quant je revenoie, si se couchoit le Roy.

(P. 387, lig. 30.) Il respondi à touz les prélas du royaume de France, d’une requeste que il li firent, qui fut tele, etc.[8].

Il avint, que nous fumes revenu d’outremer[9], que les moinnes de saint Urbain esleurent deux abbés. L’evesque Pierre de Ghaalons, que Diex absoille, les

  1. A tant ès vous : alors voilà, voici.
  2. Voise : aille.
  3. V. Gervaise le pannetier.
  4. Que à ce anuit esté : qu’est-il arrivé cette nuit.
  5. Celant : discret. — V. est plus nonchalant.
  6. Ennuit touz ars : tous brûlés pendant la nuit.
  7. Ne mèz que le grant feu : excepté le grand feu.
  8. Voyez page 185, lig. 18 de ce volume.
  9. V. il avint quant nous fusmes revenus d’outremer.