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variantes

il ne nous osassent venir courre sus. Et de ce est escript : Se tu creins Dieu, si te creindront toutes les riens qui te verront. Et ceste demouree fist il tout contre son conseil, si comme vous orrez ci-après. Son cors mist il en avanture pour le peuple de la terre garantir, qui eust esté perdu deslors, se il ne se feust lors reniez[1].

Le quart fait là où il mist son cors en avanture de mort, ce fu quant nous revenismes d’outremer et venismes devant l’ille de Cypre, etc.[2].

En la dareniere partie de cest livre parlerons de sa fin, comment il trespassa saintement.

(P. 200, lig. 2o.) Le Roy avoit vestu une cotte de samit ynde[3] et seurcot et mantel de samit vermeil fourré d’ermines, et un chapel de coton en sa teste qui moult mal li séoit, pource que il estoit lors joenne homme. Le Roy tint cele feste és hales de Saumur, et disoit l’en que le grant roy Henry d’Angleterre les avoit faites pour ses grans festes tenir. Et les hales sont faites à la guise des cloistres de ces moinnes blans[4] ; mès je croi que de trop il n’en soit nul si grant[5]. Et vous dirai pourquoy il le me semble ; car à la paroy du cloistre[6] où le Roy mangoit, qui estoit environné de chevaliers et de serjans qui tenoient grant espace, mangeoient à une table vingt que evesques que arcevesques ; et encore après les evesques et les arceves-

  1. Reniez : pour rangé, approché de la côte. — V. s’il en fust venu.
  2. Voyez page 373 de ce volume.
  3. Samit ynde : étoffe de soie bleue. V. de sandal ynde.
  4. Moinnes blans : les religieux de l’ordre de Citeaux.
  5. V. que de trop loing il ne soit nulz cloistres si grans.
  6. Cloistre : Joinville donne ici le nom de cloître à ces halles de Saumur.