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de saint loys.

tant au pouvre comme au riche. Et à tes serviteurs sois loial, liberal, et roide de parolle ; ad ce qu’ilz te craignent et ayment comme leur maistre. Et si aucune controversité ou action se meut, enquiers toy jusques à la vérité, soit tant pour toy que contre toy. Si tu es adverti d’avoir aucune chose de l’autrui, qui soit certaine, soit par toy ou par tes predecesseurs, fay la rendre incontinant. Regarde o toute diligence commant les gens et subgetz vivent en paix et en droicture dessoubz toy, par especial és bonnes villes et citez, et ailleurs. Maintien les franchises et libertez esquelles tes anxiens les ont maintenuz et gardez, et les tiens en faveur et amour. Car, par la richesse et puissance de tes bonnes villes, tes annemys et adversaires doubleront de te assaillir, et de mesprandre envers toy, par especial tes pareilz, et tes barons, et autres semblables. Ayme et honnoure toutes gens d’eglise et de religion, et garde bien qu’on ne leur tollisse leurs revenuz, dons et aumosnes, que tes anxiens et davanciers leur ont lessez et donnez. On racompte du roy Phelippes mon ayeul que une foiz l’un de ses conseillers lui dist que les gens d’église lui faisoient perdre et amenuser les droiz et libertez, mesmement ses justices ; et que c’estoit grant merveille comment il le souffroit ainsi. Et le Roy mon ayeul lui respondit, qu’il le croioit bien ; mais que Dieu lui avoit tant fait de biens et de gratuitez, que il aimoit mieulx lesser aller son bien, que d’avoir debat ne contens aux[1] gens de sainte eglise. A ton pere et à ta

  1. Ne contens aux : ni procès avec.
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