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de saint loys.

et sans la briser. Et quant l’admiral vit qu’il n’y avoit encores que celui gentilhomme, il se tourna vers lui ; et le gentilhomme lui donna ung grant coup de glaive tellement, qu’il blecza l’admiral asprement dedans le corps, et puis s’en retourna à nous.

Quant les admiraulx d’Egipte sceurent que le Roy et tout son est estoit Japhe, ilz envoièrent devers lui pour avoir derechief de lui autre assignacion de jour qu’ilz pourroient venir par devers lui sans aucune faulte. Et le Roy leur assigna encore une journée, à laquelle ilz promisdrent au Roy qu’ilz viendroient devers lui, pour conclurre de leurs choses, et qu’estoit à faire d’une part et d’aultre. Durant celui temps que nous attendions à venir la journée, que le Roy avoit assignée aux admiraulx d’Egipte, pour venir devers lui : le conte de Den[1] vint devers le Roy, et amena avecques lui le bon chevalier Arnould de Guymene et ses deux freres, lesquelz dixismes de chevaliers le Roy retint à son service. Et là le Roy fist le conte de Den chevalier, qui estoit encores ung jeune jouvencel.

Semblablement vindrent devers le Roy le prince d’Antioche et sa mère, ausquelz le Roy fist grant honneur, et les receut honnourablement. Et fist le Roy chevalier le prince d’Antioche, qui n’estoit que de l’eage de seize ans. Mais onques si sage enfant ne vy de tel eage. Et quant il fut chevalier, il fist une requeste au Roy : c’est assavoir, qu’il parlast à lui de quelque chose qu’il vouloit dire en la presence de sa mere. Ce que lui fut octroié. Et fut

  1. Le conte de Den : le comte d’Eu.