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de saint loys.

et le maistre de la Trinilé, et moy. Et demoura prinsonnier, que les Sanazins garderent, le conte de Poitiers, jusques ad ce que le loy leur eust paié les cent mil livres qu’il leur devoit bailler avant que de partir du fleuve.

Le sabmedi d’aprés l’Ascencion, qui fut le landemain que nous eusmes esté délivrez, vindrent prandre congié du Roy le conte de Flandres, le conte de Soissons, et plusieurs autres grans seigneurs ; ausquelz le Roy pria qu’ils voulsissent attendre jusques à ce que le conte de Poitiers son frère fust délivré. Et ilz lui respondirent qu’il ne leur estoit possible, pour ce que leurs gallées estoient prestes à partir. Et alors allèrent monter en gallée, et à leur en venir en France. Et estoit avecques eulx le conte Pierre de Bretaigne, lequel estoit griefvement malade, et ne vesquit puis que trois sepmaines, et mourut sur mer.

Le Roy ne voulut mye laisser son frere le conte de Poitiers, et voulut faire le paiement de deux cens mil livres. Et mist-on à faire ledit paiement le sabmedi et le dimanche tout à journée. Et bailloit-on les deniers au pois de la balance, et valloit chacune ballance dix mil livres. Quant vint le dimanche au soir, les gens du Roy, qui faisoient le paiement, lui manderent qu’il leur failloit bien encores trente mil livres. Et avecques le Roy n’y avoit que son frère le conte d’Anjou, le mareschal de France, et le ministre de la

Trinité, et moy : et tous les autres estoient à faire le paiement. Lors je dis au Roy qu’il lui valloit mieulx prier au commandeur et au mareschal du Temple qu’ilz lui prestassent lesdiz trente mil livres pour

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