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de saint loys.

avoit esté né pour nous, crucifié et mort pour nous, et au tiers jour après sa mort ressuscité pour nous ? Et nous respondismes que oy vraiement. Et lors il nous respondit que puis que ainsi estoit, que nous ne nous devions desconforter, d’avoir soufîert ne de souffrir telles persécutions pour lui, et que encores n’avions nous point enduré la mort pour lui, comme il avoit pour nous fait : et que s’il avoit eu pouvoir de soy ressusciter, que certainement il nous délivreroit de brief. Et adonc s’en alla ce Sarrazin avecques tous ses jeunes gens, sans autre chose nous faire. Dont je fu moult joieux et haitié ; car m’entencion estoit qu’ils nous fussent venuz coupper les testes à tous. Et ne tarda après gueres de temps que n’eussions nouvelles de nostre délivrance.

Après ces choses dessusdictes, le conseil du Souldan revint à nous, et nous dist que le Roy avoit tant fait qu’il avoit pourchassé noz délivrances ; et que nous lui envoiassions quatre de nous autres pour ouïr et savoir la manière du traicté de nostre délivrance. Et à ce faire lui envoiasmes messeigneurs Jehan de Valéry, Phelippe de Montfort, Baudouyn d’Ebelin, senneschal de Chippre, et Guion d’Ebelin son frère, connestable de Chippre, qui estoit l’un des beaux et des biens conditionnez chevaliers qu’onques je congnusse, et qui moult aymoit les gens de ce païs. Lesquelz quatre chevaliers dessuz nommez nous rapportèrent tantoust la façon et maniere de nostre délivrance. Et pour essaier le Roy, le conseil du Souldan lui fist telles et semblables demandes qu’il nous avoit

faites cy-devant. Et ainsi qu’il pleut à nostre seigneur,

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