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NOTICE

armes. Nous plaçons dans une note[1] cette lettre de Joinville, monument précieux qui nous a été conservé par Du Cange. On y verra le ton que prenoient les grands vassaux avec les rois de France, et le langage dans lequel sont écrits les mémoires originaux publiés par MM. Mellot, Sallier et Caperonnier.

Il nous reste à dire quelques mots de ces Mémoires, qui se recommandent assez par eux-mêmes, mais qui jusqu’à présent ont été considérés plutôt sous le rapport de l’érudition que sous celui de la littérature.

  1. « À son bon amey seigneur le roy de France et de Navarre.

    « À son bon seigneur Loys par la grace Dieu roy de France et de Navarre, Jehans sires de Joinville, ses senechaux de Champaigne, salut et son service apareilié(1). Chiers sire, il est bien voirs(2) ainsis comes mandey le m’avez que on disoit que vous estiés appaisiés as Flamans(3), et par ce, Sire, que nous cuidiens que voirs fust(4), nous n’aviens fait point d’aparoyl(5) pour aleir à vostre mendement, et de ce, Sire, que vous m’avez mandey que vous serez à Arras pour vous edrecier des tors(6), que li Flamainc vous font, il moy semble, Sire, que vous faites bien, et Dex(7) vous en soit en aiide, et de ce que vous m’avez mendey que ge(8) et ma gent fussiens à Othie à la moiennetey(9) dou moys de joing, Sire, savoir vous fez que ce ne puet estre bonnement. Quar vos lettres me vinrent le secont dimange de joing, et vinrent huit jours devant la recepte de vos lettres(10), et plus tost que je pourray ma gent seront apparilié pour aleir où il vous plaira. Sire, ne vous desplaise de ce que je au premier parleir ne vous ay apalley que bon signour, quar autrement ne l’ai-je fait à mes signeurs les autres roys qui ont estey devant vous, cuy Dex absoyle(11), nostre sires soit garde de vous. Donney le secont dimange dou mois de joing que vostre lettre me fut apourtée l’an 1315. »

    (1) Il est prêt à le servir. — (2) Il est bien vrai. — (3) Que vous aviez fait la paix avec les Flamands. — (4) Nous pensions que cela étoit. — (5) Préparatif. (6) Vous venger des torts. — (7) Dieu. — (8) Que moi. — (9) À la moitié. — (10) Je ne les reçus que huit jours après. — (11) Que Dieu absolve.