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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

le comté de Clermont à Robert, son plus jeune fils, âge de douze ans, qui épousa par la suite Béatrix de Bourbon, et dont la branche parvint au trône trois siècles après, dans la personne de Henri IV. Il maria Blanche avec Ferdinand, fils d’Alphonse, roi de Castille. Ses deux dernières filles, Marguerite et Agnès, qui devinrent plus tard duchesses de Brabant et de Bourgogne, étoient encore dans l’enfance.

Il s’étoit occupé lui-même, comme le père le plus tendre, de l’éducation de cette nombreuse famille. On le voyoit surveiller les exercices de ses enfans, et il se faisoit accompagner par eux dans ses œuvres de charité, afin de leur inspirer de bonne heure ces sentimens de commisération et de bonté qu’il regardoit comme les plus précieuses qualités des rois. Tous les soirs, dit Nangis, il les faisoit venir auprès de lui et leur rappeloit, en les entretenant de leurs études, les actions des bons rois et empereurs : il développoit à ces jeunes cœurs tout ce qu’il y avoit de sublime dans les actes de générosité, de clémence et de justice de ces grands princes, et les engageoit à se régler sur de tels modèles.

Étant sur le point de partir, il rendit les derniers devoirs à sa sœur unique, Isabelle de France, morte à l’âge de quarante-cinq ans, abbesse du couvent de Longchamp, dont elle étoit fondatrice. Cette princesse, qui avoit été demandée en mariage par Conrad, fils de Frédéric II, aima mieux se retirer dans un cloître que de partager le trône impérial : elle y trouva le bonheur. En tout semblable à son frère, elle excita l’admiration et l’amour des religieuses confiées à ses soins, et mourut comme une sainte. Livrée à l’étude