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TABLEAU

différens corps de communautés, sous le nom de confréries. Les premiers règlemens de ces confréries furent dressés par lui. Il y mit tant de justice et de prévoyance, que toutes les fois que, depuis cette époque, on a voulu faire des réformes dans les corps de métiers, on a été obligé de revenir aux statuts de saint Louis, de les faire revivre, ou d’y puiser les véritables principes de l’institution.

La croisade ayant ruiné beaucoup de familles illustres, il fit faire un dénombrement de la noblesse indigente, et assigna des fonds pour la secourir. Il accueilloit avec attendrissement les veuves et les orphelins de ces braves chevaliers qu’il avoit vus périr à ses côtés. Il s’informoit avec soin de leur situation ; et mettant dans ses bienfaits le discernement le plus délicat, il savoit les distribuer de manière à ne blesser ni la vertu timide qui n’ose faire valoir ses droits, ni l’avidité orgueilleuse qui ne croit jamais être assez payée. Ses sollicitudes s’étendirent aussi sur les pauvres laboureurs qui pouvoient avoir souffert, soit par l’invasion des Pastoureaux, soit par les désastres de leurs seigneurs. Des commissaires envoyés par lui dans les campagnes en dressèrent un rôle qu’il examinoit lui-même. Il donnoit à ceux qui étoient encore en état de travailler les moyens de reprendre leur culture, aux infirmes et aux impotens de quoi subsister. « Les serfs, disoit-il, appartiennent à Jésus-Christ comme nous, et, dans un royaume chrétien, nous ne devons ce pas oublier qu’ils sont nos frères. »

Vers le même temps, une horrible famine désola la Normandie. Louis secourut cette province restée fidèle, malgré les intrigues du roi d’Angleterre qui