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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS


Blanche avoit eu le temps de rassembler des forces suffisantes. Elle les envoya contre eux. Ils furent aisément dissipés dans les plaines du Berry, et Job perdit la vie en fuyant. Cette troupe immense se dispersa en divers corps pour échapper plus facilement aux poursuites. Partout on les réprima. Un des chefs périt à Bordeaux, et l’on prétendit avoir trouvé sur lui un billet écrit en arabe, par lequel il s’engageoit à livrer aux Infidèles un certain nombre de Chrétiens.

Le retour en France des deux frères du Roi, et la nouvelle de sa délivrance, donnèrent quelque consolation à la Régente, et ranimèrent les espérances d’un peuple plongé dans l’abattement. Les deux princes passèrent en Angleterre et n’obtinrent de Henri III que de vaines promesses. Quelque temps après une révolte éclata en Guyenne contre ce prince : il demanda permission à Blanche de passer en France pour aller la réprimer. Les circonstances où l’on se trouvoit, la crainte que sa présence n’excitât de nouveaux troubles, la lui firent refuser.

Après la mort de la Régente, la guerre éclata dans la Flandre entre les d’Avesnes et les Dampierre, que Louis s’étoit efforcé de réconcilier. Charles d’Anjou prit parti pour les Dampierre, parce que, de concert avec leur mère Marguerite, qui s’étoit déclarée contre ses enfans du premier lit, ils avoient cédé à la France Valenciennes et le comté de Hainault. Cette guerre très-violente duroit encore au retour du Roi, qui réconcilia de nouveau cette famille divisée, et lui rendit généreusement les possessions que l’animosité lui avoit fait abandonner.