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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

Chrétien, lui dit Louis, et je te ferai chevalier. » Cependant les Mamelucks confirmèrent enfin le traité fait avec le malheureux Almoadan ; Sargines alla faire rendre Damiette aux Sarrasins ; la Reine et les princesses rejoignirent leurs époux, et cette armée, réduite de plus de moitié, s’embarqua pour la Syrie.

Louis voulut y aller avant de revenir en France, tant pour empêcher la ruine totale des Chrétiens de la Terre sainte, que pour négocier la délivrance de ses sujets qui étoient encore en Égypte, et qui n’auroient jamais revu leur patrie, s’il les eut abandonnés. Plusieurs seigneurs quittèrent le Roi et partirent pour la France ; l’ancien duc de Bretagne, qui avoit rendu les plus grands services, mourut en route. Louis arriva dans la ville d’Acre le 8 mai 1250.

Le sultan de Damas étoit alors en guerre avec le sultan d’Égypte, et Louis put profiter de leurs divisions ; mais, toujours fidèle à ses promesses, il refusa de se liguer avec le sultan de Damas, à moins que les Mamelucks n’exécutassent pas les conditions du traité. Après des négociations très-longues, presque tous les Français prisonniers en Égypte furent mis en liberté, grâce à leur Roi qui ne voulut jamais les abandonner. Leur délivrance n’avoit pas été l’unique motif de son voyage en Syrie ; il vouloit encore fortifier les diverses places de la Palestine que tenoient les Chrétiens, et les mettre en état de résister aux Sarrasins, jusqu’à ce qu’il pût entreprendre une nouvelle croisade. Les guerres qu’il eut à soutenir avec les Mamelucks et le sultan de Damas qui, après avoir voulu l’attacher à leur parti, se réunirent contre lui, rendirent fort difficile l’exécution de ce projet : cependant il parvint à