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de l’empire latin.

de ce prince, le peu de hardiesse des Grecs, et d’autres événemens n’eussent encore reculé de quelques années la ruine de l’Empire latin.

Théodore Lascaris ii, fils de Vatace, lui succéda, et ne déploya pas les mêmes talens. Dominé par un favori qui se rendit odieux, il prépara la décadence de sa famille. Ayant fait une expédition malheureuse contre les Bulgares, il put à peine conserver les conquêtes de son père. Michel Paléologue, fils d’Andronic dont nous avons déjà parlé, se distinguoit par de grandes qualités, et sembloit aspirer au trône. Lascaris, en prince foible, le disgrâcia, lui rendit ses bonnes grâces, le disgrâcia de nouveau, et finit par lui accorder la plus grande puissance. Muzalon, ce favori qui abusoit de son ascendant sur Lascaris, ne put, malgré toutes ses intrigues, parvenir à perdre son rival.

Lascaris étant mort après un règne très-court [août 1259], ne laissa pour lui succéder qu’un enfant en bas âge. Muzalon et Paléologue se disputèrent sa tutelle. Le premier étoit détesté du peuple et des soldats. le second en étoit l’idole : Paléologue l’emporta ; et son rival fut massacré dans une église pendant qu’on faisoit les funérailles de Lascaris. Il se déclara d’abord tuteur du jeune prince, et bientôt il se fit couronner avec lui.

Michel, frère de Théodore d’Épire, qui conservoit un territoire assez considérable dans cette province, craignant l’ambition de Paléologue, contracta une alliance avec les Français, et donna sa fille à Guillaume de Ville-Hardouin, prince d’Achaïe, successeur de Geoffroy.