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de l’empire latin.

chercher que le repos, tandis qu’il auroit fallu déployer la plus grande activité. On se plaignit de son avarice, qui lui fit congédier une partie de ses troupes, dont Asan augmenta son armée. On s’indigna de ce qu’il ne prenoit aucune mesure pour délivrer le territoire de Constantinople des ravages des Bulgares et des soldats de Vatace. Il n’étoit en effet, dit Du Cange, ni en paix, ni en guerre, situation la plus fatigante et la plus pénible pour des guerriers français.

Cependant, en 1233, l’Empereur parut sortir de son assoupissement. Ayant appris qu’une conspiration menaçoit les jours de Vatace, il passa en Asie, et reprit l’importante forteresse de Piga. Les Français brûloient de pousser plus loin leurs conquêtes ; mais Brienne, craignant de compromettre la seule force qui lui restoit, les ramena bientôt à Constantinople.

Vatace ne tarda pas à se venger de cette agression. Asan, toujours irrité contre les Français, étoit disposé à le seconder. Sa fille Hélène avoit été destinée à Baudoin lorsqu’il avoit été question de lui confier la tutèle de ce jeune prince, Vatace la demanda pour son fils Théodore qui devoit lui succéder, et le roi des Bulgares s’empressa de répondre à cette avance. Les deux princes firent alors une alliance offensive et défensive dont le but étoit la destruction et le partage de l’Empire latin. Cette ligue paroissoit bien plus formidable que celle à laquelle les Français avoient échappé quelques années auparavant.

Brienne, effrayé du danger qui le menaçoit, envoya de toutes parts demander des secours. Geoffroy de Ville-Hardouin, prince d’Achaïe, et tous les grands