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PRÉLIMINAIRE.

la diplomatie européenne, qui commençoit alors à être appuyée sur des bases fixes.

Les règnes suivans, jusqu’au moment où Henri IV fut affermi sur le trône, offrent le tableau affligeant des dissensions religieuses, des guerres civiles, et des excès auxquels entraîne l’esprit de parti. Mais c’est alors que les grands caractères se développent, que les grandes catastrophes se succèdent, que de grandes leçons montrent aux hommes les dangers des passions politiques. Les Mémoires sur ces désastreuses époques deviennent plus nombreux. Écrits par des hommes de différentes factions, et qui en furent les principaux acteurs, ils contiennent les aveux les plus intéressans ; on y découvre le secret de chaque parti ; on distingue leur but apparent et leur but caché ; on voit jusqu’à quel point il est possible d’égarer les peuples et les particuliers, en abusant de leurs sentimens les plus respectables ; on remarque enfin que la Providence a voulu qu’après tant de sang répandu, tant de malheurs publics et privés, tant d’injustices, tant de crimes, tous les partis fussent trompés au dénouement de cette longue tragédie, et qu’aucun n’eût obtenu entièrement ce qu’il avoit cru acheter par tant d’efforts et de sacrifices.

Le maréchal de Vieilleville, qui sembloit avoir hérité du beau caractère de Bayard, ouvre cette scène terrible, et fait briller les derniers traits de la chevalerie