Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xi
PRÉLIMINAIRE.

par un contemporain dont l’ouvrage est encore regardé aujourd’hui comme le monument le plus précieux de notre histoire. Les Mémoires de Comines, justement appelés le Bréviaire des hommes d’État, se distinguent par la narration la plus intéressante, par une connoissance approfondie du cœur humain, et par des réflexions de l’ordre le plus élevé.

Immédiatement après ce règne sombre et si contraire à l’esprit de chevalerie, les Mémoires de Guillaume de Villeneuve et ceux de Louis de La Trémouille font briller de nouveau à nos yeux le caractère français, qui n’avoit éprouvé qu’une courte éclipse. Nous avons peine à suivre Charles VIII dans les guerres d’Italie et dans ses conquêtes, qui ressemblent à une course. À côté de ces exploits éclatans, se trouvent, surtout dans les Mémoires de La Trémouille, les détails les plus curieux sur l’intérieur des châteaux, sur les mœurs des chevaliers et des dames, et sur la manière dont ces preux, si redoutables devant l’ennemi, occupoient leurs loisirs pendant la paix.

Les Mémoires de celui qui fut regardé comme le modèle des chevaliers, des bons Français et des sujets fidèles, terminent cette époque fameuse de la chevalerie. Un serviteur, ou plutôt un ami de Bayard, écrit sa vie avec un charme dont n’a pu approcher l’imitation qui en a été faite dans le siècle dernier. Tout ce qui justifie le titre de sans peur et sans reproche,