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LES FABLIAUX

cette date critique, comme au seuil d’un âge nouveau, son Histoire de la littérature au moyen âge.

C’est alors l’avènement de la littérature réfléchie. Plus d’auditeurs, des lecteurs ; un public, non plus d’occasion, mais stable ; une minorité lettrée, ayant ses goûts propres, ses préférences, diverses selon les cours. Le jongleur a vécu ; le poète naît, ou plus exactement l’homme de lettres.

À cette date s’achève l’âge des jongleurs, dont les dates extrêmes coïncident avec l’éclosion première et la disparition des fabliaux. Quelles furent les causes, les conséquences de cette transformation profonde qui marque l’avènement des Valois ? C’est ce que le lecteur trouvera indiqué en son lieu.

BIBLIOGRAPHIE

Éditions. — On a publié les fabliaux à diverses reprises. Voir, pour négliger les anciennes publications de Barbazan (1756) et de Legrand d’Aussy (1779), les recueils de Méon : Fabliaux et contes des poètes français des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles, p. p. Barbazan ; nouvelle édition augmentée et revue, par M. Méon, Paris, 1808, 4 vol. ; Nouveau recueil de fabliaux et contes inédits des poètes français des XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles, p. p. M. Méon, 2 vol., Paris, 1823 ; — et celui de Jubinal : Nouveau recueil de contes, dits, fabliaux et autres pièces inédites des XIIIe, XIVe, XVe siècles, pour faire suite aux collections de Legrand d’Aussy, Barbazan et Méon, 1839 (1er vol.), et 1842. — Plus récemment a paru le Recueil général et complet des fabliaux des XIIIe et XIVe siècles, imprimés ou inédits, publié d’après les manuscrits, par M. Anatole de Montaiglon et (à partir du t. II) par M. Gaston Raynaud, Paris, Jouaust, 6 vol. (1872, 1876, 1878, 1880, 1883, 1890). Un certain nombre de fabliaux ont été publiés isolément, par MM. G. Paris, Schéler, P. Meyer, etc. Mais, MM. de Montaiglon et Raynaud ayant utilisé ces travaux, le lecteur en trouvera l’indication dans leur édition. Depuis, il a paru des éditions critiques du Mantel mautaillié (p. p. Wulf, Romania, xiv, 343) et d’Auberée (p. p. Georg Ebeling, Berlin, 1895). — Pour apprécier quelle place tiennent les fabliaux dans l’œuvre des principaux poètes qui en ont rimé, consulter : les Œuvres de Henri d’Andeli, p. p. A. Héron, Rouen, 1880 ; les Œuvres poétiques de Philippe de Beaumanoir, p. p. Suchier (coll. de la Société des Anciens Textes français, 1884-85) ; l’édition de Rutebeuf, p. p. A. Kressner, 1885 ; les Dits de Watriquet de Couvin, p. p. A. Schéler, Bruxelles, 1868 ; les Dits et Contes de Baudoin de Condé et de son fils Jean de Condé, p. p. Aug. Schéler, Bruxelles, 1866-67.

Travaux critiques. — Pour une orientation générale sur la question de l’origine et de la propagation des contes populaires, voir la préface de Wilhelm Mannhardt au t. II des Wald- und Feldkulte, Berlin, 1877, et l’introduction de M. Ch. Michel à la Mythologie de M. A. Lang, trad. fr. de M. Parmentier (1886) ; — sur la théorie « aryenne », voir la grande édition des Kinder- und Hausmärchen des frères Grimm, 1856 ; Max Mûller, Nou-