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soutenir le courage des enfants perdus de la constitution.

Cette constitution, dont nous voulons faire une puissance et qui n’est encore qu’un livre, cette constitution sublime, le seul bien qui nous reste, sera roulée dans une des plus belles perruques de l’abbé Sieyès, et cachée sous un buste de Mirabeau. Si les barbares portent leurs mains sacrilèges sur ce palladium de la liberté, s’en est fait de la France, il n’y a plus de révolution ! Il faudra que tout rentre dans les horreurs de l’ancien régime. Il faudra que le maître commande au domestique, que le soldat obéisse à l’officier, que les brigands soient punis, et les honnêtes gens protégés ; chacun sera maître de son bien ; l’état consommera ses revenus au lieu de manger ses capitaux ; nous aurons un roi aimé et respecté, une reine chérie autant qu’admirée. Ces idées