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grandes espèces que le serpent avait, au moment de l’attaque, une plus grande quantité de venin en réserve ; qu’il a multiplié davantage ses morsures ; que la température du climat ou de la saison est plus chaude. Les symptômes, qui sont locaux et généraux, sont donc plus ou moins formidables, selon ces diverses circonstances


Symptômes locaux. La morsure est d’abord peu sensible ; mais quelques instants après, la région devient le siège d’une douleur aiguë qui ne tarde pas à s’irradier au loin. En même temps, une tuméfaction accompagnée d’élancements se produit autour de la partie atteinte, souvent cette enflure gagne tout le corps, et au bout de quelques minutes seulement la vie est détruite ; dans ce cas, les derniers moments de l’agonie paraissent être extrêmement douloureux. Heureusement, il n’en est pas toujours ainsi ; le plus souvent l’engorgement œdémateux ainsi que l’auréole inflammatoire sont limités aux parties avoisinant la piqûre, dont les bords présentent quelques petites phlyctènes. La douleur et l’inflammation semblent suivre le cours des gros cordons nerveux et des vaisseaux lymphatiques ; une sorte de feu semble glisser dans les espaces intermusculaires. Souvent les accidents s’arrêtent là et le blessé ne tarde pas à ressentir les effets d’une heureuse guérison. Dans certaines circonstances, les symptômes locaux sont alarmants, mais cependant pas assez forts pour résister au principe vital. C’est ainsi qu’on a été plusieurs fois témoin de la guérison d’une piqûre de vipère qui avait déterminé des engorgements considérables, des colorations violacées de la peau, son refroidissement et même la formation d’escharres gangréneuses dont l’élimination était suivie du retour à l’état normal de toutes les fonctions. Tous ces phénomènes ne se montrent que chez le