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Suzanne est devenue absolument telle que je la désirais… Je l’ai façonnée sans aucune difficulté, et il n’y a pas de jour où elle ne me prouve qu’au temps auquel vous faites allusion, malgré mon jeune âge et mon inexpérience de la vie, j’avais une vision tout à fait juste du mariage et des rapports moraux qui doivent exister entre les époux.

Je m’inclinai et je détournai la conversation.

Était-il sincère ? — Pas absolument. Certes, il avait de grandes illusions ; mais, plein d’amour-propre, il refusait obstinément aussi de reconnaître, même vis-à-vis de lui-même, les concessions qu’il avait été obligé de faire. Il s’acharnait à voir dans sa femme le type imaginaire qu’il s’était créé de l’épouse, et dont elle était pourtant si loin !…

Autour d’elle traînaient des livres montrant qu’elle ne s’intéressait qu’à une littérature très spéciale, où l’image galante renforce ou remplace le texte. Il se tenait, certains soirs,