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En ce temps, le flirt ébauché par lui s’était vite évaporé devant la paisible gaieté de la jeune fille. Ils ne s’étaient jamais revus autrement que lui sur la scène, elle spectatrice dans la salle.

Et voici qu’inopinément l’âme et la chair engourdies de la jeune femme avaient tressailli devant l’image de l’Amant parfait, du suprême Amant que cet homme avait su dresser dans la plus célèbre pièce du plus célèbre : écrivain romanesque et sensuel du cycle littéraire contemporain.

Muette, pâlie, transportée en un monde nouveau, elle avait écouté, elle avait regardé. Il lui semblait qu’elle entendait pour la première fois une voix d’homme, qu’elle contemplait pour la première fois un visage masculin. Pour la première fois aussi, son sang courait tumultueusement dans ses veines ; un geste de lui, une inflexion, un rire, la bouleversaient. Elle était sortie du théâtre comme folle.