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blonde aussi, sa moustache, que dans aucun de ses rôles il n’avait consenti à couper. Sa bouche très fine était des plus expressives, spirituelle, dédaigneuse, adorablement voluptueuse quand il le voulait. Sa grande beauté, le signe distinctif de sa physionomie venait de ses yeux, d’un bleu délavé très rare de ton, à l’expression changeante, qui le transfiguraient selon les sentiments qu’il éprouvait ou feignait d’éprouver.

À la scène, jeune premier célèbre, il jouait sans difficulté les rôles de vingt-cinq ans, et, à la ville, ne portait point trop apparemment les trente-sept qu’il niait avec âpreté.

Il n’était pas pour Madeleine l’inconnu familier qu’est ordinairement l’acteur en vogue pour une mondaine. Dix ans auparavant, elle l’avait fréquenté presque dans l’intimité, à Menton, chez une tante qui se piquait d’art et de littérature, et chez qui Pierre Bartha, en congé à cette époque, soignant un commencement de laryngite, venait assidûment.