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Malgré ses efforts pour se dominer, son étrange dégoût l’obsédait, toujours pareil, et le mariage ne devait que l’accroître.

Et il se passa que, son horreur pour la profession de son mari symbolisée durant les fiançailles par les mains de l’homme, quitta ce point précis de sa personne pour s’étendre à lui-même tout entier. Pas un de ses gestes, pas une de ses attitudes qui ne le fit imaginer à sa femme dans l’exercice de sa profession. L’odeur des désinfectants que tout médecin traine après soi lui donnait des haut-le-cœur, moins à cause de la senteur elle-même que par suite des idées qu’elle évoquait.

Chose singulière, Gabrielle pouvait entendre sans s’émouvoir raconter les détails les plus répugnants, décrire les maladies les plus affreuses — et Dieu sait que son mari ne l’épargnait pas, inconscient des dégoûts qu’elle lui dérobait et hanté comme tous les professionnels par son métier !