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Et, durant trois ans, ce fut une période de triomphe, d’enivrement pour eux.

Après quoi, blasés sur leur bonheur, ils éprouvèrent le besoin bien humain de le gâter. Un ferment de jalousie se leva en Paul, qui constatait combien, de jour en jour, le talent de Jeanne s’affermissait et rendait plus légère pour lui sa part de collaboration.

De son côté, Jeanne s’impatientait parfois des airs de supériorité que Paul conservait vis-à-vis d’elle et se rebiffait souvent contre les modifications que l’autre lui imposait, quelquefois sans motif réel, tout simplement pour la rabaisser au rôle de créatrice incapable de pousser son œuvre jusqu’au bout.

Et, entre eux, un curieux duel s’engagea.

De nature un peu louvoyante, Paul se garda bien d’attaquer sa femme en face. Se reconnaissant impuissant à la vaincre par l’intellectualité, qu’à la vérité il avait infé-