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étendue la plaie à vif qu’était son âme entière.

Maintenant, j’embrassais la vie pitoyable de cet avorton pourvu d’intelligence, de cœur et de sens, qui, à l’âge de la réflexion, avait dû envisager dans toute son horreur l’existence tronquée, misérable, torturée qui serait la sienne.

Des amis, moi ? s’écriait-il avec amertume. Est-ce que fait comme je suis, incapable d’aucun travail, d’aucune occupation, sans but possible, je puis avoir autre chose autour de moi que des parasites, des valets, d’imbéciles compagnons de fête !… Mes maîtresses, je leur faisais horreur !… et ma femme, pour qu’elle me supporte, il lui faut de l’éther, de la morphine, tout un cortège de poisons, toute une préparation de débauche compliquée !… Et le jour viendra, tenez, où tout ceci l’écœurera… où elle rejettera tout ce vide factice, où elle me quittera avec dégoût et colère pour courir à un amour