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monotone, n’offrait rien de remarquable : les paroles de Léopold restent dans mon souvenir avec pour seul cadre inséparable la splendeur d’un ciel lumineux sans être encore éblouissant, la caresse continue de l’air, qui sentait la terre, la résine et le fenouil.

Frileusement tapi sous sa couverture de fourrure, une casquette anglaise rabattue sur ses oreilles, les yeux extraordinairement agiles et brillants dans le masque réduit du visage exsangue, Léopold ressemblait à un de ces singes cajolés que les soins et l’affection de leur maître ne parviennent pas à empêcher de s’étioler et de mourir dans nos climats.

Peu à peu, il m’avait découvert la totalité de son âme bizarre et inquiète, révélé l’une après l’autre ses tares physiologiques et, après avoir pendant, quelque temps soutenu son rôle d’insouciance, d’insensibilité, d’étrangeté vicieuse, qu’il se jouait à lui-même, il en était arrivé à me laisser voir en toute son