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L’hiver suivant, je redemandai ma pupille. Non seulement on ne me répondit pas, mais une lettre que j’envoyai recommandée me fut retournée : les N… étaient partis de leur séjour sans laisser d’adresse.

Le temps passa. Enfin, à force de recherches, j’appris une série de catastrophes. Édith était morte d’une fluxion de poitrine ; André avait donné sa démission et, à la suite de la perte totale de ses derniers capitaux, frappé par l’inquiétude et le chagrin, une fièvre cérébrale l’avait mis à un fil de la mort. Maintenant le ménage s’était réfugié à Nantes où Lucie possédait des parents éloignés, qui avaient trouvé un petit emploi pour André, encore mal remis de la secousse terrible qui avait failli l’emporter.

Je partis pour Nantes et je tombai à l’improviste chez eux. Je trouvai Lucie plus que simplement vêtue, allaitant un gros garçon bien portant, tandis qu’une belle fillette, l’air grave, s’évertuait à balayer la pièce : une