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qu’un M. Durand ou un M. Martin ; aimable, bon, un peu tatillon, mais de façon si souriante, si ingénue, que l’on ne pouvait lui en vouloir.

Et Adrienne ne lui gardait pas rancune ; seulement, son beau rêve d’union spirituelle, d’initiation à l’art, de participation aux émotions glorieuses retombait flasque, vidé, déchiqueté comme une souquenille.

Elle eut deux enfants sans les désirer et, de même que pour la maison, son mari lui en ôta toutes les charges et tous les bonheurs. Il fut père comme il était homme de ménage, parfait, incomparable. Et, dans la maternité comme chez elle, Adrienne demeura une comparse.

Elle venait d’atteindre trente ans lorsque nous nous liâmes intimement. J’étais son aînée de dix ans, environ. Depuis longtemps, j’étais l’amie de Lucien dont j’estimais infiniment le talent, les idées, et il n’était pas pour me déplaire qu’il voilât celui-ci et celles-