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fus atterrée. Se rendant parfaitement compte que jamais M. et Mme Nérisse ne consentiraient à leur mariage, ils avaient décidé de simplement se mettre en ménage, et de vivre ainsi jusqu’au jour où on leur accorderait de régulariser leur situation.

À toutes mes objections, ils répondaient par un sourire et des paroles qui prouvaient qu’ils avaient tout pesé.

Je pris Joséphin à part, et — brutalement, je l’avoue je lui demandai s’il jugeait honnête avec son peu de capacités, sa santé si vacillante, d’entraîner une jeune fille dans une union pareille.

Très pâle, une souffrance indicible en ses yeux creusés, il me répondit ceci qui me bouleversa, par tout ce que cela révélait de misères tues, héroïquement et d’amour intense, volontairement aveugle chez tous deux :

— Oui, je sais que je n’ai que peu d’années à vivre… Mais j’ai consulté ; l’espèce de phtisie qui n’emportera n’est pas contagieuse,