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fermé chez maman !… Et nous rentrons par la porte de service.

Le fiacre s’éloigna. Mlle Lavernière et Cady gagnèrent la bande d’asphalte du trottoir.

Sur l’avenue des Champs-Élysées, quasi-obscure, la multitude des autos, filant à toute vitesse dans les deux sens, mettait une incessante fulguration de phares éblouissants, et l’air était empli par le doux sifflement de la fuite des roues sur le pavé de bois lissé par les pneus.

Mlle Armande appela tout son courage à elle.

— Cady, il me faut vous parler sérieusement… Croyez que je ne veux que votre bien… et soyez convaincue que, cette fois, je ne dois être ni faible ni complaisante !…

Elle fit une pause après ce préambule longuement prémédité, et, Cady, demeurant silencieuse, elle dut poursuivre, un peu gênée :

— Quelles sont ces gens à qui vous parliez au Palais de Glace ?

— Quelles gens ?

— Cady, vous me comprenez fort bien… Cette dame en velours vert, avec son petit garçon, et un jeune homme habillé de brun…

Cady répondit avec aplomb :

— Ah ! oui, la mère du petit Georges ? Eh bien, mais je ne sais pas.

Mlle Armande se rebiffa.

— Vous appelez l’enfant Georges… La mère vous embrasse… et vous ne savez pas qui ils sont ?

Cady répliqua, pleine de candeur :

— Mais non… Je ne les ai jamais vus qu’au Palais de Glace… Au commencement de l’hiver, le petit garçon et la dame apprenaient à patiner… Un jour, Georges est tombé devant moi… Je l’ai ramassé… Sa mère m’a remerciée… Depuis, j’ai patiné avec le petit, et on se dit bonjour avec la mère…

Mlle Armande était un peu désappointée.