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— C’est-à-dire… Ce n’est pas tout à fait comme les bêtes.

Marie-Annette, le visage grimaçant, insista :

— Tu as vu du monde, dis, Cady ?

Mais l’autre regarda avec épouvante les traits convulsés de sa cousine.

— Oh ! tu es trop laide pour que je te le dise ! déclara-t-elle d’un accent plein d’horreur.

Alice, qui n’entendait qu’à moitié les paroles des autres, penchée sur le balcon, remarqua :

— Les voilà qui s’en vont !… Tu ne vas pas dire adieu à Georges, Cady ?

— Non, répondit la fillette sèchement.

Pourtant, des larmes montaient dans ses yeux étincelants.

Cinq minutes plus tard, elle rejoignait Mlle Lavernière.

— Je suis fatiguée, nous partons, annonça-t-elle d’un ton bref.

— Et vos cousines ?

Elles rentrent aussi. Nous les mettrons en voiture.

Devant la véranda, à la sortie du Palais, le velours vert d’une robe de femme disparaissait dans une auto qui, la portière claquant, vira aussitôt.

Mlle Armande eut la rapide vision de cheveux blonds se détachant sur de la panne bleu-ciel.

— Tiens ! on dirait l’auto qui nous a amenées ! s’écria-t-elle avec surprise.

Cady, très occupée à prendre congé de ses cousines, sembla ne pas avoir entendu la remarque de l’institutrice.

Mlle Lavernière s’inquiéta.

— Vraiment, mesdemoiselles, vous ne préférez pas que je vous reconduise ?… Si madame votre mère s’apercevait que vous rentrez seules !…

Alice eut un gros rire.

— Il n’y a aucun danger ! À cette heure, tout est