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— Pour les autres, tu mets du rouge à la vanille ? Et elles t’embrassent aussi sur la bouche ?…

Georges ne répondit pas, désireux de changer la conversation.

— Viendras-tu, ce soir, Cady ? Y aura pas de vieux, on rigolera… Y a Paul qui amène des copains à lui, et on boira du champagne…

Cady secoua la tête et les épaules avec une violente dénégation.

— Non, non, je n’irai pas !… D’abord, je ne peux pas, maintenant que j’ai M¹le Armande au lieu de la vieille Mathurine qui ronflait douze heures de suite comme un sabot. Et puis je pourrais que je n’irais pas, bien sûr !…

L’enfant se serra contre elle, levant des yeux pleins de tendresse.

— Pourquoi ? Si tu veux, on laissera les autres… On emportera des gâteaux et du champagne dans la chambre de maman, et on fera souper dans son lit ?

La fillette répondit durement :

— Non !

Et arrachant ses mains de celles de Georges, elle s’enfuit, de toute la vitesse de ses patins, tandis que l’enfant demeurait consterné à sa place.


IX

D’un pas raidi par les patins pesant à ses bottines, Cady gravit l’escalier montant à la galerie circulaire dominant la piste. Elle rejoignait ses cousines qui se reposaient. Elle s’assit à leurs côtés, tout de suite obsédée de questions sur le jeune homme aux yeux caves, la demi-mondaine et son petit garçon blond.

— Qu’est-ce que Paul t’a dit en t’abordant ? Il avait l’air drôle.