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Toute sa figure semblait avoir été secouée, ses éléments séparés et recollés de travers. Ce défaut, déjà très apparent quand sa physionomie était au repos, prenait des proportions fantastiques dès qu’elle riait ou parlait avec quelque animation.

Cady appelait ce phénomène le « tremblement de terre de Marie-Annette ».

Mlle Armande expliqua :

— Mme Garnier m’a demandé de la remplacer près de vous pendant une heure.

Alice éclata de rire et le visage de Marie-Annette se tordit.

— Ah ! s’écria celle-ci, vous pouvez être bien tranquille, on ne la reverra pas ! Comme d’habitude, nous serons obligés de rentrer seules boulevard de Latour-Maubourg !

Alice appuya :

— Elle nous plaque comme cela presque tous les jours.

Mlle Armande s’étonna, sa curiosité éveillée.

— En vérité ?… Mais quelles occupations a-t-elle donc ?

— Demandez-le-lui ? Elle ne vous répondra sans doute pas plus qu’à nous.

Cady prit un air de mystère.

Je le sais, moi. Une fois, je l’ai suivie, et j’ai vu… Elle va dans les fours à chaux de Belleville pour faire de la fausse monnaie !

Alice écarquilla les yeux.

— C’est vrai ?

— Je te le jure ! certifia Cady imperturbable.

Marie-Annette pouffa, le visage disloqué.

— Oh ! cette Cady !… D’abord, il n’y a pas de fours à chaux à Belleville.

La fillette était déjà en fuite, disparue dans le cycle toujours en mouvement des patineurs.

Soudain, Alice poussa le coude de sa sœur, tout émotionnée, et glissa bas :