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que vous ne pourriez jamais venir à bout de me faire céder !…

Ce fut au tour de Mlle Armande de devenir pourpre. Elle bégaya, décontenancée :

— Ah ! petit démon !… Vous dites des sottises, vous ne comprenez pas un mot de ce que vous répétez !…

Cady haussa les épaules, et, tournant les robinets d’eau chaude et d’eau froide, elle commença sa toilette, faisant un abominable gâchis autour d’elle, exprès, afin de chasser l’institutrice dont les pantoufles de feutre s’imbibaient comme des éponges.

Mlle Armande dut fuir ; néanmoins, sur le seuil, elle répéta, insistante :

— Avec qui parliez-vous à la fenêtre ?

Cady répondit tout en barbotant :

— Avec personne !… Je me racontais des histoires.

Mlle Armande haussa les épaules. Après tout, c’était peut-être vrai… Cette enfant était si bizarre !…

Lorsque Cady rentra dans la chambre, Mlle Armande, qui reprisait des bas, l’interrogea :

— Dites-moi, Cady, c’est le jour où nous allons à l’Odéon ?

La fillette fit la grimace.

— Oui.

Et, peu après, elle se rapprocha de l’institutrice, la flattant de la main, jouant avec les frisons de son cou.

— Ça vous amuse ? dit-elle.

— Quoi ?

— Ben, la conférence, la tragédie… tout le machin.

Mlle Armande se consulta indécise.

— Mais certainement, dit-elle sans conviction.

— Ah ! c’est malheureux.

— Pourquoi ?

Cady attira une petite chaise et s’assit tout contre