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cuites et visqueuses nageant dans du bouillon clair et refroidi.

— Voilà un potage qui rivalise avec ceux de l’École !…

Et, s’asseyant sans enthousiasme, elle eut un regard désapprobateur aux appareils d’hygiène qui les entouraient.

— Ça me fait un drôle d’effet de manger ici… Vous ne prenez donc pas vos repas avec vos parents ?

— Mais si, répondit l’enfant. Seulement, ils sortent beaucoup et reçoivent souvent. Je ne sais pas qui dîne à la maison, ce soir, je n’ai pas eu le temps de le demander à Maria.

Insidieusement, Armande glissa :

— À Maria… Pourquoi pas à votre mère ?

— Maman ? D’abord, je ne l’ai pas vue, aujourd’hui… et, du reste, je ne lui aurais pas parlé de cela.

— Vous n’êtes pas très libre vis-à-vis de votre mère ?

— Mais si, affirma la fillette avec réserve.

L’institutrice hocha la tête, sa conviction était faite.

— Et votre père ?

Cady eut un élan.

— Oh ! papa, c’est un amour !… Malheureusement, il est si occupé !… Quelquefois, le dimanche, il m’emmène au théâtre ou au cirque. Oh ! il ne faut pas le dire, maman ne le permettrait pas ! Ou bien, nous nous promenons en auto.

— Votre sœur vous accompagne ?

— Baby ? Oh bien, non !… Vous comprenez, ces jours-là, je suis la petite femme de papa, et alors Baby serait comme notre enfant… et nous trouve- rions cela très ennuyeux… Vous ne voyez jamais un mari et une femme emmener leur petit enfant pour se promener avec eux, n’est-ce pas ?…

Mlle Armande rit.

— En effet !… Dans le monde, du moins.