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Sans mot dire, Mathurine trotta vers la porte, tête basse, et disparut.

— En voilà une vieille malhonnête ! s’exclama Mlle Armande, scandalisée.

Maria fit un geste d’indulgence. Faubourienne abreuvée de cinéma, certains sentiments convenus l’amollissaient invinciblement.

— Que voulez-vous, son cœur est crevé ! Elle aimait Mademoiselle pire que son propre enfant… Dites-moi, vous allez m’aider ? Je vais tout de suite tirer les draps…

Et elle eut un cri.

— Oh ! bien vrai !… elle ne doit pas avoir les pieds trop propres, la vieille !… Voyez donc cette ordure, là-bas, au bout !…

Armande hocha la tête, pleine de rancœurs.

— Et Madame qui me faisait la leçon !… Cette vieille paysanne et sa crasse, c’en était une hygiène pour sa fille !

Maria haussa les épaules.

— Vous savez, c’est la mode chez les patrons, de ne parler que de la propreté !… Mais, au fond, ce qu’ils s’en moquent !… Du moins, les dames… parce que les messieurs, c’est autre chose !… Ils y viennent voir de près, souligna-t-elle avec égrillardise.

— Ah ?… Est-ce que M. Darquet ? interrogea Mlle Armande curieusement.

Maria affecta une discrétion.

— Vous jugerez par vous-même ! Mais quoi, les patrons sont tous taillés sur le même modèle !… La seule différence, c’est qu’il y en a qui préfèrent les femmes de chambre, et d’autres qui s’excitent sur le graillon de la cuisinière.

L’institutrice montra la fillette qui venait de rentrer.

— Prenez garde !…

Maria continua tout haut.

— Pas de danger !… Mlle Cady est quelquefois