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ma fille ait une simple bonne près d’elle. Sachez tenir exactement votre place, mademoiselle.

Mlle Armande quitta Mme Darquet, complètement anéantie par la réception de celle-ci.

Dans le corridor, Maria ricana.

— Hein, vous l’avez, votre paquet !… Ah ! mademoiselle, ici, il faudra vous dégourdir !…

Armande hésita, partagée entre la furieuse envie de lui appliquer un formidable soufflet et l’idée qu’il serait sage de se faire une alliée de cette fille.

La prudence l’emporta. Elle passa familièrement son bras sous celui de la bonne.

— Si vous m’aidiez, ce serait facile, murmura-t-elle avec une hypocrite douceur.

Maria s’humanisa aussitôt.

— Mon Dieu, ce n’est pas impossible, accorda-t-elle.

Triomphante, Armande lui serra la main de toutes ses forces.

— Amies, c’est promis ?

Et, drôle, elle fit le simulacre de cracher sur le sol, qu’elle gratta ensuite du pied.

— À l’École, c’est ainsi que nous rendions nos serments inviolables !

Maria rit, tout à fait désarmée.

— Au moins, vous êtes rigolo !… Tenez, voici la chambre de Mademoiselle. Mathurine y couchait, mais elle va partir pour son pays.

Lorsqu’elles entrèrent dans la pièce, une fillette agenouillée devant la vieille bonne pleurante bondit sauvagement :

— Qu’est-ce que c’est, Maria ?… Allez-vous-en !

Puis, apercevant l’étrangère, elle eut un sursaut confus et s’enfuit dans un cabinet adjacent dont elle tira la porte derrière elle.

On entendit un grand bruit de robinets, d’eau remuée et de sanglots étouffés.